Tlemcen

Tlemcen (en berbère : Tala imsan ou Tilimsan ; en arabe تلمسانTlemsan) est une ville ancienne située au nord-ouest de l’Algérie, à quelques six cents kilomètres à l'ouest d’Alger, à cent quarante kilomètres au sud-ouest d'Oran, proche de la frontière du Maroc. La ville, érigée dans l'arrière-pays, est distante d’une quarantaine de kilomètres de la mer Méditerranée.

Ancienne capitale du Maghreb central, Tlemcen, surnommée « la perle du Maghreb», « la Grenade africaine» ou «la Médine de l'Occident», mêle de par son histoire différentes influences : africaine et méditerranéenne, berbère, romaine, arabe, andalouse - espagnole, ottomane et française.

L’Algérie : "un champ d’exploration archéologique d’une fécondité immense"

 

Avant de nous intéresser dans le détail à l’archéologie, à l’architecture ou à l'urbanisme de la ville de Tlemcen, lisons ce qu'écrit Laurent-Charles Féraud sur l’Algérie, lorsqu’il découvre le pays. L.C. Féraud (1829-1888), interprète de l’Armée française auprès du gouverneur général de l’Algérie, Président de la Société archéologique d’Algérie, indique, à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris de 1878 Le champ d’exploration est en Algérie d’une fécondité immense. Chacun, selon ses goûts, son aptitude, sa spécialité, peut entreprendre, avec la perspective d’un succès assuré, les recherches qui le séduisent le plus. Les vestiges des travaux hydrauliques, de barrages, de ponts, d’aqueducs, de temples, de monuments grandioses, enfin de fortifications de différents âges et peuples, abondent et offrent d’intéressants et inépuisables sujets d’études. On peut se livrer à l’épigraphe libyenne et berbère, romaine et arabe, espagnole et turque. Le numismate peut collectionner des médailles et des monnaies authentiques sans craindre la falsification ; rassembler des curiosités, des armes avec inscriptions et légendes, en usage sous les différentes races qui ont foulé successivement la terre d’Afrique. Ce préambule était indispensable pour donner une idée générale, vulgariser en quelque sorte les nombreux sujets d’étude que les circonstances mettent à notre disposition." citation pages 6 et 7.

 

L.C. Féraud poursuit en proposant un classement des différentes époques du passé de l’Algérie, évoquant de la plus ancienne à la plus récente, "la Préhistorique, Libyque-Carthaginoise, Punique-Numidique, Romaine, Vandale, Gréco-Byzantine, Arabe et Berbère, Espagnole, Turque, Française."

 

S’agissant de l’époque arabe, qu’il serait selon lui, "bien plus exact d’appeler l’époque des Berbères arabisés," il explique que "cette race intelligente, vigoureuse et guerrière fit de grandes choses en Afrique, où elle fonda des royaumes qui brillèrent d’une certaine splendeur….ils firent la conquête de la Sicile et faillirent même s’implanter dans le Midi de la France. Les arts et les sciences se développaient aussi bien en Afrique qu’en Espagne. Nous pouvons juger du degré de civilisation de cette époque, non seulement par les œuvres littéraires qui nous restent sur l’histoire, la géographie, la médecine, etc., mais surtout par des œuvres plus palpables, plus matérielles: je veux parler des chefs-d’œuvre d’architecture que nous admirons encore et qui constituent un style élégant qui charme les yeux." Citation page 28