Branche aînée
Les Abdelouadites de 1239 à 1336
Branche cadette
Les Beni Zeiyan ou Zianides de 1359 à 1554
Le royaume de Tlemcen مملكة تلمسان est un royaume dirigé par une tribu berbère Zénète originaire des Aurès. La branche ainée, les Abdelouadites et la branche cadette, les Banu Zayan / Beni Zeiyan ou Zianides الزيانيون ont régné sur le Maghreb central, dans l’actuelle Algérie, avec pour capitale Tlemcen, de 1239 à 1554.
Leur règne a été pratiquement continu, si l'on excepte la vingtaine d'années, de 1337 à 1359, durant laquelle la ville assiégée par les mérinides de Fès, s'est trouvée sous domination étrangère.
La nécropole royale de la période zianide, où l'aristocratie tlemcenienne a été enterrée, a malheureusement été endommagée durant la période ottomane puis complètement détruite, à la fin du 19ème siècle, lors des grands travaux de réaménagement et d’urbanisme, ordonnés par les autorités coloniales françaises.
Charles Henri Emmanuel Brosselard (1816-1889) qui fut fonctionnaire en Algérie dès 1840, commissaire civil à Tlemcen, maire, sous-préfet à Tlemcen, secrétaire général d’Alger, préfet d’Oran puis directeur du service de l’Algérie au ministère français de l’intérieur, écrit à ce propos: "Jusque vers la fin du 16eme siècle, le cimetière d’Abou-Hammou (ou cimetière de Sidi Brahim) fut respecté, les tombeaux des princes demeurèrent intacts. On voit seulement que quelques familles de haute naissance avaient obtenu par faveur spéciale le privilège d’y être inhumées. Environ 50 ans plus tard, l’abaissement de la noblesse tlemcenienne étant consommé, les familles turques qui tenaient au pouvoir s’arrogèrent, avec bien d’autres droits, celui d’occuper, même dans le domaine des morts, les places privilégiées. Les anciennes tombes disparurent sous les nouvelles, et cela l’espace d’un siècle environ, jusqu’à ce que, la nécropole regorgeant d’habitants, il fallut encore une fois, devant une nécessité pressante, sacrifier les sépultures du temps passé à celles du temps présent. Le cimetière de Sidi Brahim ne fut définitivement abandonné qu’à une époque assez rapprochée de celle où la ville de Tlemcen est tombée en notre pouvoir"
Il nous reste quelques précieux ouvrages susceptibles d’aider les passionnés d’histoire à reconstituer une chronologie.
Le journal asiatique, dans son édition de janvier-février 1876, contient un mémoire épigraphique et historique sur les tombeaux des émirs Beni-Zeiyan (les Zianides) et de Boabdil, dernier roi de Grenade, découverts à Tlemcen. Ce mémoire, rédigé par Charles Henri Emmanuel Brosselard, expose le fruit de recherches menées à Tlemcen en 1860. Des fouilles ont concerné quatre endroits de la ville, sur lesquels des témoignages historiques indiquaient que ces lieux avaient été successivement ou simultanément consacrés à la dynastie Abdelouadite ou Zianide: la mosquée et le mausolée de Sidi Ibrahim, le site du vieux palais, le petit bois de Sidi Yakoub. Une royale généalogie y fut découverte.
Le document complet peut être consulté sur Gallica, le site de la Bibliothèque numérique de la BNF, la Bibliothèque nationale de France.
Voici, ci-après, la liste des vingt cinq souverains ayant régné à Tlemcen de 1239 à 1554.
LES TOMBEAUX DES EMIRS BENI-ZEIYAN
Tableau réalisé par Merya Gazelle.
Exemple d'épitaphe, pierre tombale de la période zianide, trouvée dans ce qui fût autrefois une nécropole royale, le cimetière de Sidi Brahim.
Deux épitaphes ont été découvertes dans ce bois dit "sacré", à l'ombre d'imposants pistachiers thérébentiers: l'une appartenant à l'épouse d'un roi zianide, une sultane, l'autre appartenant à une arrière-petite-fille de Yaghmoracen, roi fondateur de la dynastie zianide, une princesse, décédée en 1412.
Quartier de la ville destiné aux commerçants européens, aménagé par les rois zianides, la Qissaria est un marqueur du degré de tolérance des souverains du Maghreb central.